"Changer de manière effective sa manière de penser"...

L'éveil de la conscience est une révolution de la conscience. Parlons-en ici.

Modérateur : Noe

Répondre
Hors ligne Lot
#1
Avatar du membre
Messages : 673
Enregistré le : 12 janvier 2009, 10:55
Contact :

"Changer de manière effective sa manière de penser"...

Message le

Chers Amis du Forum de D&C,

Sur cette question du changement de notre manière de penser, nous conseillons toujours l’étude de « Shunyata », chapitre édifiant du Maître tiré de son ouvrage « Pour le petit nombre », avec comme final, la possibilité d’expérimenter ce qui est au-delà du mental :
http://don-et-compassion.com/petit-nomb ... ateur.html
Et, comme il s’agit d’un commencement, l’étude de la première lame du tarot :
http://don-et-compassion.com/arcane-1-d ... coeur.html
Or, à l’occasion d’un échange avec un étudiant lors de nos séances de méditation, il est apparu que malgré l’étude, la compréhension de ce que signifiait « changer de manière effective notre manière de penser » n’était pas au rendez-vous.
Parfois l’échange direct permet une meilleure communication, et nous allons essayer d’en extraire quelques éclaircissements pour le bien de nos nouveaux lecteurs.

Avant tout je me rappelle d’un professeur de mathématiques de terminale, qui nous fit l’annonce suivante à l’occasion de notre premier cours de l’année :
« L’objectif que nous nous fixerons cette année est que le plus incapable d’entre vous, celui qui n’a jamais rien compris en mathématiques, réussisse à obtenir une note de 8/20 au baccalauréat. Les autres ne vous inquiétez pas vous aurez une bonne note, 10, 14, 16 ou pourquoi pas 20/20. C’est rare mais c’est déjà arrivé. Pour ce faire, nous allons pendant près d’un mois ou deux si besoin, revisiter toutes les mathématiques depuis le début, depuis les entiers naturels et nous progresserons jusqu’à l’étude du programme de l’examen. Cette remise à niveau nous permettra vous verrez de progresser beaucoup plus rapidement par la suite et de rattraper notre retard ».
Certains furent dubitatifs mais cette méthode pédagogique porta ses fruits, d’autant que sa façon d’enseigner était très « imagée » riche d’histoires et d’exemples en tout genre.

Je veux montrer par là qu’il est parfois nécessaire de remonter à la racine d’un problème, à la base, pour mieux par la suite en découvrir graduellement la solution.
Il me semble que changer notre manière de penser possède de nombreux degrés.
Nous pensons tous d’une certaine manière, c’est une évidence.
Il suffit d’écouter n’importe quel débat pour se rendre compte que chaque tête est un monde et que les idées se rejoignent, se rapprochent, s’accordent, s’éloignent, s’opposent, etc.
Constater cela est superficiel, nous devons aller plus profondément et analyser à la source ce dont il est question.
Commençons donc par les « entiers naturels »…

Si notre objectif est comment changer notre manière de penser, cela signifie que nous avons pour tache première d’identifier clairement quelle est notre manière de penser ?
Comment changer quelque chose que nous ne connaissons pas ?
« Manière » peut s’envisager comme fonction et action.
Avant même de considérer son origine et son développement, il nous faut étudier quelque chose de plus immédiat, notre rapport intime avec la pensée. Quelle fonction lui accordons-nous ? Quelle place ou quel statut a-t-elle dans notre vie ?
Chacun d’entre nous doit répondre à cette question par sa propre expérience.
L’expérience à laquelle nous nous référons, ne peut venir que de l’observation. Observer ses pensées sans bavarder avec elles, est le commencement de l’étude de soi.
Cette auto-observation est la porte d’entrée de l’introspection.
C’est elle qui nous permettra de mieux appréhender notre rapport à la pensée.
Un premier changement signifie que nous modifions notre manière d’apprécier la fonction-pensée. Dans l’état adéquat d’observateur, la pensée nous apparait comme quelque chose de flottant qui, si nous n’y prêtons aucune attention, se présente comme vraie au moment où elle se manifeste. C’est le mécanisme d’identification à la pensée qui crée le principe de réalité, ce que nous pensons être vrai.
Le fait d’observer et d’apprécier la pensée comme quelque chose à la fois étranger (puisque hors de notre contrôle) et en même temps qui fait partie de nous, et de pouvoir s’en séparer (par la séparation entre observateur et observé) nous ouvre de nouvelles perspectives.
Ce changement d’attitude intérieur vis-à-vis de la pensée est très important. Il exige une introspection continue, un regard neuf à l’intérieur de soi-même. Ce premier stade du réalisme spirituel, la mise à jour de notre façon habituelle de nous comporter avec nos pensées, est indispensable.

La pratique régulière de la méditation a pour bienfait de conserver cette distance avec la pensée.
De cette distance objective dépend la qualité de notre observation. Cette distance est générée par la conscience naissante, et tant qu’elle demeure, nous sommes en train de nous auto-observer instant après instant, seconde après seconde. L’erreur serait qu’une fois découvert cette potentialité, de nous détourner pour reprendre nos anciennes habitudes.
Cette « sévère » observation est la lumière qui visite nos pièces aveugles, ce que jamais nous n’avons pris en considération. Peu à peu, les fondements mentaux sur lesquels nous reposons vont s’offrir à notre attention, et avec elle, la possibilité de les modifier.
http://don-et-compassion.com/psychologi ... dical.html
Nous allons pouvoir par exemple mettre en évidence que nous sommes négligents, que notre pensée nous maintient dans l’idée d’agir de manière nonchalante ou insouciante. Dés lors, le changement sera possible.

Cette prise de conscience que nous reposons sur des illusions créées par la pensée, nous permettra de chercher toujours plus profondément ce qui est vrai. Si mes pensées sont des illusions et que j’ai bâti ma vie sur elles, qu’est-ce qui est réel, qu’est ce que le vrai ?

Il nous faut beaucoup de sérieux dans notre pratique, d’efforts volontaires, de constance et de cœur.

Paix & Lumière
L.
"Le temps s'écoule plus vite que notre poussière"

Répondre