L'éveil au réalisme spirituel

L'éveil de la conscience est une révolution de la conscience. Parlons-en ici.

Modérateur : Noe

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Hors ligne Lot
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L'éveil au réalisme spirituel

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Chers Amis,

Il est réellement difficile de s’éveiller au réalisme spirituel.
Cela se passe lorsque nous comprenons intimement que nos fondements psychologiques reposent sur une seule chose, le moi.
Le moi se cache partout, il est présent à la "messe", à la confession, il est présent lors de nos pratiques ésotériques ou profanes, au bureau, au foyer, dans chacune de nos paroles, dans nos meilleures intentions, nos plus beaux sentiments, nos pensées les plus élevées.
Notre sentiment, notre pensée et notre volonté est contaminé par le moi, et tant que nous ne l’aurons pas observé de manière directe, sans l’intervention de la pensée conditionnée, nous ne serons jamais libres de nous en libérer.
Il est dit qu’il y a beaucoup de vertus chez les méchants et beaucoup de méchancetés chez les vertueux.
Cet aphorisme est en lui-même un koan.
Nous pouvons essayer de le comprendre avec l’intellect et faire de brillantes dissertations sans jamais saisir son essence, mais si nous captons intuitivement sa signification, il éclaire notre condition.

Pourquoi nous est-il si difficile de voir ce que nous sommes ? Pourquoi ne pouvons-nous pas mobiliser toutes nos ressources pour découvrir ce qui se cache derrière notre personnalité, derrière chacun de nos actes ?
C’est que nous voulons d’une manière ou d’une autre continuer à exister.
Nous voulons exister spirituellement et cela est la farce la plus aboutie du moi.

Il existe au Tibet une tradition de maîtres étranges, des maîtres qui n’agissent pas comme les autres.
Leurs actions ne respectent aucune règle, aucune morale apparente.
Il est rare qu’ils acceptent des disciples et enseignent d’une manière peu orthodoxe comme en témoigne le récit suivant.
L’un d’entre eux trouva un jour des moines engagés dans une discussion métaphysique. Il demanda :
" - Que faites-vous, ô moines ? "
- Nous purifions notre esprit des doutes et de ce qui en perturbe l'harmonie.
- Je connais moi-même un peu la métaphysique ", répliqua-t-il.
Ayant dit, il les gratifia d'un énorme pet en plein dans les narines. " Qu'est-ce qui est premier, l'air ou l'odeur ? "
Les moines se mirent en colère et voulurent le chasser. " Nous n'apprécions pas ta forme d'humour ! ". Et ils l'injurièrent.
- Ne soyez pas si fières, détendez-vous un peu ! Mes manières et les vôtres différent, c'est tout. Les miennes sont pleines d'urbanité, les vôtres pleines d'orgueil et de convoitise ! Et maintenant, ajouta-t-il, veuillez, je vous prie, m'annoncer au Bodhisattva de l'Intelligence, Tsongkhapa.
- Qu'apportes-tu en offrande ?
- Je ne savais qu'il fallait faire une offrande. J'en apporterai une la prochaine fois, mais je dois le voir aujourd'hui.
- Il en apportera une la prochaine fois, raillèrent les moines. On n'avait jamais entendu cela !
- Si c'est absolument nécessaire, reprit-il, j'ai ici une belle paire de testicules léguée par mes parents. Cela fera-t-il l'affaire ?
De nouveau, les moines se mirent en colère et le chassèrent..."
Incontestablement ces moines étaient prisonniers du moi psychologique qui se manifeste dans notre carcan mental, ce moi secret qui nous empêche d’être libres de recevoir la sagesse divine.
Nous pourrions juger ces moines avec notre savoir intellectuel sans voir clairement que nous sommes semblables à eux.

Il est aisé de caresser les personnes dans le sens du poil, de faire en sorte de ne pas les bousculer.
Nous avons constaté que la grande majorité des aspirants se créent sous l’action de doctrines ésotériques leurs propres croyances, qui deviennent ipso facto une nouvelle prison.
Nous avons constaté avec douleur qu’un enseignement aussi révolutionnaire que celui de l’Avatar du Verseau, créer un cortège de suiveurs remplis d’illusions sur eux-mêmes.
Cependant, nous ne voulons pas dire qu’il n’y a qu’une seule manière d’enseigner, celle qui consiste à créer le choc psychologique qui va bien.
Sa Sainteté le Dalaï-lama est très « ouvert » sur cette question, le grand nombre peut être accueilli. Le discours officiel est très consensuel au départ.
Néanmoins seul le petit nombre, qui se sera éveillé au cru réalisme spirituel, recevra la quintessence de son enseignement.

Qu’est ce que le cru réalisme spirituel ?
C’est la claire vision que l’ego, le moi-même, est l’acteur de chaque événement de notre vie.
Si réellement nous souhaitons dans notre cœur et avec le peu d’âme que nous avons, nous éveiller, cela ne peut se faire que sur une base réaliste, ou bien nous perdons notre temps.
Chacun est libre.
D’une certaine manière, il vaut mieux apprendre à prier et méditer dans la sangha ou écouter les enseignements du lama, que s’enivrer dans un bar - mais nous disons que fondamentalement les 2 gaspillent leur temps s’ils ne voient pas clairement qui agit en eux, non d'une manière superficielle mais en profondeur.
Sans cette base réaliste, tout est vain, parce que le moi jouit de toutes nos initiatives.

Il est possible d’en finir avec l’illusion d’exister, mais pour cela il faut être d’une sincérité à toute épreuve et doté d’une profonde perspicacité.
Lorsque nous comprenons notre vaniteuse illusion d’exister, la faculté d’exercer notre conscience à la liberté apparait.

Paix & Lumière
L.
"Le temps s'écoule plus vite que notre poussière"

Hors ligne naoTsuen
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Re: L'éveil au réalisme spirituel

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hahaa génial, ça me rappelle un chat aujourd'hui parti au pays des chats heureux et qui m'avait fait rire dans un jour de solitude spirituelle: cet énorme chat là s'était tant recroquevillé pour uriner que je l'ai vu en grosse bonbonne tellement pleine qu'elle n'en pouvait plus de se vider :D ... l'avait-il fait exprès :?:
Les animaux savent bien que la dimension du rire est importante qui est bien la seule à se jouer de la réalité crue de la mort.
Aussi gros soit-il, le chat toujours se joue :lol:
Et quand on voit un chat qui nous regarde avec insistance parce qu'on rit ... ne croyez pas que c'est parce qu'il ne comprend pas la finesse de la blague :roll: ... non, ce maître du rire là se demande juste pourquoi au fond on rit pour si peu de chose :D
Nous sommes le rêve d'un dormeur si profondément endormi qu'il ne sait plus qu'il nous rêve " Jean Cocteau

Hors ligne Lea32
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Re: L'éveil au réalisme spirituel

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Bonjour,

Je m’appelle Léa, j'ai 32 ans.
J’ai trouvé votre site en faisant des recherches sur l’enseignement gnostique du vénérable maître Samaël Aun Weor.
J’ai lu pas mal de messages sur le forum, il y en a qui sont intéressants.
Mais je pense que le travail psychologique ne peut être fait que sous la supervision d’un maître.
J’appartiens depuis presque 10 ans à une école gnostique et nous avons la chance d’avoir un maître des mystères majeurs à notre tête pour nous guider.
Grâce à lui, nous pouvons progresser dans notre travail ésotérique.
Notre maître ne nous explique pas tout ce que vous dites à propos d'un réalisme spirituel.
Pour ma part, je m’observe tous les jours et j'ai espoir de m'éveiller un jour.
Dans notre école, nous disons que c’est surtout grâce au sacrifice pour nos semblables que nous pourrons nous éveiller, que c’est le plus important.
Pour garder la confiance dansce travail, le mieux est de rentrer dans une association gnostique avec un maître éveillé pour être guidé.
Il suffit de faire les recherches sur internet pour le trouver. Voilà ce que je voulais dire.
J’espère que vous trouverez tous le chemin.

Léa

Hors ligne Lot
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Re: L'éveil au réalisme spirituel

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Bonjour Lea,

Je vous exprime tous mes remerciements d’avoir partagé votre message avec nous.
Toute action produit un effet, et nous devons en assumer la responsabilité.
Le travail psychologique est de notre point de vue quelque chose de très individuel.
L’attitude intérieure est fondamentale dans ce travail.
Elle détermine la direction de notre action.

Lorsque notre attitude intérieure prend sa source dans le moi-je, dans le j’existe, les conséquences seront un développement de l’ego. Si notre attitude intérieure prend sa source dans l’être, les conséquences seront l’éveil de la conscience.
L’espoir est légitime, s’il prend sa source dans l’être.

Se leurrer soi-même est très facile, c’est le chemin large de la multitude.
L’espoir « bon marché »est commun à toutes les religions, à toutes les sectes.

Si nous ne nous éveillons pas après tant d’années de travail apparent, c’est tout simplement que notre attitude fondamentale n’est pas « correcte » et que nous nous auto-trompons.
Nous vivons sur un mensonge, nous « pensons » la Gnosîs, mais nous ne la vivons pas.
Notre superficialité rend vaine toute tentative d’auto-découverte profonde.

Aucun Maître ne peut nous éveiller à notre place.

Prenons l’exemple de la pratique de l’auto-observation :
Nous pouvons parfaitement nous observer avec le sentiment d’exister. Ce qui revient à penser que nous nous auto-observons, mais nous ne le faisons pas véritablement.
« Penser n’est pas observer » a dit le Maître du Verseau.
Pour observer, il faut avoir extrait ce que nous avons d’essence de notre carcan mental.
Ce carcan, ce conditionnement mental repose sur la fausse idée que nous existons.
Tant que nous n’aurons pas clairement identifié cela, notre soif d’existence égoïste qui modélise notre manière de penser et de sentir, nous continuerons à nourrir cette fausse image de soi.
Cette forme d’auto-suggestion inconsciente est plus que suffisante pour nous couper de tout réalisme sur nous-mêmes et nous rend incapable de nous observer depuis la partie centrale du mental.

C’est un peu délicat à saisir mais imaginons que nous sommes témoins de l’assassinat de notre épouse et de nos enfants et que nous observerons, comme un somnambule, les criminels agir, sans intervenir, sans être prêts à sacrifier notre vie pour les sauver.
Cette paralysie, cette inertie à agir, rendrait notre observation des faits monstrueuse.
Il en est de même pour l’auto-observation. Notre observation est épouvantablement tiède.
Nous observons en surface nos activités physiques et psychiques, à la manière des gurus du développement personnel.
La base de cette observation tire son énergie dans une pensée, celle de pouvoir nous améliorer, de devenir quelqu’un d’autre, un individu conscient, meilleur, etc..

S'observer, est une question de vie ou de mort.

« Collé » au faux sentiment du moi, il nous est impossible d’éveiller notre conscience.
« C’est pur orgueil », comme dirait le « Fou Divin » du Tibet.

Il faut renoncer à tout ce qui brille d’un reflet trompeur pour pénétrer consciemment dans notre monde intérieur.
L’auto-observation est une action décisive et définitive. Un souffle de mort accompagne toujours notre rayon de lumière qui s’exerce librement dans notre univers psychologique.
Dans ce climat si particulier, l’attention dynamique de la conscience se mêle au rappel de Soi. Le Soi est ce qui est, notre Etre réel, notre Dieu interne.
Nous n’existons pas à ce moment, nous observons les faits tels qu’ils sont, en rappel de nos parties intimes.
Cette saveur unique du travail sur soi-même avec cette ambiance sepulcrale, ne peut être confondue avec celle où nous suivons le courant de l’existence, en effectuant un simulacre de travail sur soi.

S’observer soi-même tout en suivant notre nature instinctive est une observation mécanique. Comprenez-vous cette difficulté à nous auto-observer de manière directe, sans la mécanique sous-jacente de la pensée ?

Nous le répétons sans cesse sur D&C et continuerons à le faire, même si nous savons prêcher dans le désert, que seule la méditation pratiquée quotidiennement avec cœur, sans chercher à être plus que nous sommes, en essayant sans relâche de saisir notre épouvantable existence mécanique, notre condition d’esclave psychologique, peut nous permettre peu à peu d’auto-éveiller la Bouddhata et de démarrer notre travail intérieur, à partir du zéro radical.

Sur la question des Maîtres, voici notre position.
Affirmer ou douter, qu’un tel est un Maître des Mystères Majeurs sans l’avoir vérifié est une croyance positive ou négative et en définitive une simple spéculation de notre intellect.
Le doute est la face opposée de l’affirmation d’une croyance.
Encore une fois, il faut être réaliste.
Si celui que nous appelons notre «maître » nous guide vers l’éveil, si tel en tout cas est son dessein et le nôtre, nous pouvons l’appeler «guide », c’est légitime.
Si nous sommes pratiques, les faits viendront corroborer son enseignement.
Mais croire que notre Instructeur est un Maître des Mystères Majeurs n’est - de notre point de vue -pas réaliste.
Nous nous leurrons nous-mêmes en pensant que nous sommes aptes à reconnaître la qualité de Maître.
Ce que nous souhaitons en premier lieu accomplir dans ces études, c’est précisément de cesser de nous leurrer.
Pour cela, Il faut être plus rigoureux, plus sérieux, plus profond dans notre travail.

Nous pouvons aussi partager notre expérience :
Il est exceptionnel le Maître qui exprime son "statut" ésotérique de Maître devant l’opinion publique.
Quelques-uns l’ont fait, ce sont souvent des Avatars chargés d’une mission publique. Il arrive parfois qu’un Mahatma de ce type désigne un Maître devant l’assemblée pour l’accompagner dans sa sainte mission.
La règle d’or d’un Maître est le silence.
Il n’y a aucune utilité pratique à dévoiler à des profanes - furent-ils nos suiveurs, notre degré ésotérique.
Nous sommes attristés de voir utilisés à la légère les titres ésotériques sacrés - notamment dans le mouvement gnostique.
La légèreté a toujours été l’apanage des escrocs et des ignorants.
Trouver un Maître sur Internet est le comble du comble.
Il n’y a que « lorsque le disciple est prêt que le Maître arrive ».

Maintenant que chacun se débrouille avec lui-même.
Dans le respect de la liberté de chacun, nous ne pouvons contrarier quelqu’un de croire ou ne pas croire.

Si quelqu’un comprend avec son expérience ce que nous voulons dire, c’est bien et s’il n’y a personne pour comprendre, c’est bien aussi.
Les choses sont ce qu’elles sont et nous l’acceptons.

Tout à vous en la Sainte Science de l’Etre
L.
"Le temps s'écoule plus vite que notre poussière"

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