Cher Germinal, chers amis de D&C,
Les incompréhensions sont inévitables dans un dialogue, il ne faut point s’en étonner.
L’important est de se concentrer sur les points essentiels que tu as évoqués dans ton message et ce qu'ils nous inspirent.
Le point de départ se trouve en effet dans le cœur et dans l’amour que nous portons à notre Dieu interne et à nos parties supérieures.
La qualité de notre méditation « passive » dépend étroitement de la manière dont nous nous comportons avec nous-mêmes et avec autrui (dans le sens le plus large) dans notre activité quotidienne.
Mon avis est que l’application de techniques, si puissantes soient-elles, doit être combinée à une meilleure compréhension de nous-mêmes et du monde dans lequel nous vivons.
Où plaçons-nous notre conscience ? Savons-nous placer notre conscience là où elle doit être ? Comprenons-nous intimement ce que signifie « placer sa conscience » ?
Sa sainteté le Dalaï Lama explique que seule une « perspicacité pénétrante» de la nature éphémère et conditionnée des phénomènes peut nous permettre de placer notre conscience là où elle doit être.
Pratiquement, la perspicacité est activée par une prise de conscience de la nature illusoire des choses, des évènements, des personnes.
Il nous faut capter la nature illusoire, passagère, conditionnée et impermanente des impressions sensibles, pour que soient réunies les conditions nous permettant de placer notre conscience là où elle doit être.
Si nous ne la captons pas, c’est que nous manquons de profondeur de vue et il nous faut analyser les causes de notre ignorance.
Il est important de comprendre comment notre mental réagit aux phénomènes et comment il a construit sa propre réalité du monde par l’agent « fantaisie ».
Les objets semblent autonomes, doués d’une existence propre et pourtant leurs origines sont dépendantes d’une multitude de conditions.
La sagesse Tibétaine qualifie toute manifestation de « production conditionnée » et affirme que la révélation de la « production conditionnée » provoque la disparition de l’ignorance.
Chaque chose est dépendante d’une multitude d’autres que le mental occulte par ignorance.
Observer la façon dont le mental, esclave des sens, capte et élabore un statut exagéré des choses est fondamental pour acquérir une vision intérieure profonde.
Les anciens maîtres de méditation de l’Inde, de Chine, du Tibet et du Japon affirment qu’il est impossible de parvenir au silence du mental tant que le mental se confond avec l’objet qui frappe nos sens, et qui aboutit dans son paroxysme à l’appropriation de l’objet par l’ego : c’est « ma voiture », « mon ami », « ma famille », « mon argent », « mon corps », "mon travail ", etc..
Si nous n’observons pas cela en action, si nous ne parvenons pas à comprendre la manière dont le mental fait exister l’objet par ignorance, comment pourrions-nous atteindre la méditation profonde ? Comment pourrions-nous dépasser la lutte terrible des opposés ?
Il est indispensable de comprendre la démarche méditative dans son ensemble. Si nous ne le faisons pas, quelle que soit l’intensité de la concentration que nous pensons atteindre, nous pourrons parvenir à contrôler le mental dans quelques niveaux mais nous n’atteindrons jamais le stade où la vérité se révèle.
Si nous sommes bloqués dans notre pratique, c’est parce que nous ne voyons pas ce qui nous manque.
Si nous manquons de sagesse, d’une vision profonde, nous ne pourrons vivre l’instant présent en plénitude, le rappel de soi sera une « abomination » mentale, une vaine tentative de contrôle du mental qui ne mène nulle part.
Notre action peut être « conditionnée » et nous l’ignorons complètement.
C’est pour cela que les Maîtres de l’école à laquelle mon cœur appartient, ont toujours clamé que :
« Ta Vision et non ton action est ce qui m’importe ».
L’œuvre magnifique de l’Avatar du Verseau qui se réfère à ce travail est "la révolution de la dialectique".
http://download.don-et-compassion.com/L ... ctique.pdf
Paix & Lumière
L.