Laure carnet de route

Provoquez l'éveil de la conscience et parvenez à l'illumination. Démarrez ici une expérience unique.

Modérateur : Noe

Hors ligne Pierre
#21
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Re: Laure carnet de route

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Bonjour Laure,

Je souhaite tout simplement te dire combien ton vécu m'est utile, tant par le courage, l'amour et la détermination qui émanent de ton témoignage, que par le récit lui même.
Je suis heureux de te voir réussir !

avec amitié et humilité

Pierre

Hors ligne Laure
#22
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Re: Laure carnet de route

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Bonjour Frères et Soeurs de Dom et Compassion,

J eviens vous donner un peu des nouvelles de mon parcours.
Il est vrai que mes nuits continuent à se chevaucher dans des états de sommeil profond,à des états de semi sommeil,oû lorsque je rêve,je prends conscience des personnages qui y sont présents,et réalise de l'action d'un de mes égos, de la projection de cet égo dans ce personnage de rêve............
Ceci dit depuis quinze jours, j'ai changé de comportement.Suite à deux jours de méditation intensive,suite à la présence de personnes chez moi, je me suis détachée,je n'arrive plus à méditer, je n'arrive plus à me centrer, à me concentrer, le soir, plus aucun son,un corps irrité,énervé,..............
J'ai pour être franche abandonné,car le vide plus rien............
Depuis le début de la semaine je reprends mes méditations,la clé de sol, la technique du sommeil,............
Et hier soir, au moment oû je m'installai dans mon lit,j'ai entendu des sons , mais différemment des autre fois, ces sons n'étaient pas concentrés dans ma tête, mais dans l'espace extérieur,ce à quoi, je me suis dit que c'était les voisins qui avaient du mettre de la musique,
je me suis "penchée" pour vérifier,et bien non, ces sons étaient bien dans ma tête, mais diffusés d'une façon plus général et dans ma tête et dans l'espace.
A nouveau j'ai senti des formes de pression sur mon corps......
j'ai laissé faire.........
Et ,
est apparu presque en face de moi un homme, (et là je n'étais pas dans un rêve,car c'était comme une apparition complètement différent des personnes que je peut voir dans un rêve............il était dans l'espace de ma chambre)
il est apparu dans un oval (j'ai du mal à expliquer),tenant une sorte de grand animal,style chien,style caniche dans ses bras...........
Un caniche gris,?et là, je me suis dit: tiens mon cousin avec un chien,?mais un caniche gris comme cela ,cela n'existe pas !,et j'avais l'impression qu'il me le tendait........et j'ai réalisé que ce n'était pas mon cousin,et que ce n'était pas un caniche mais un agneau ....quand j'ai réalisé cela il a disparu.
cela s'est passé très vite,à aucun moment mon intellect n'est intervenu,c'était une apparition,et je vivais comme par télépathie ce que je viens de décrire ..........
Et bien si c'est l'agneau Pascal
je vous souhaite de très bonnes fêtes

Avec tout mon Coeur.
Laure
:P

Hors ligne Jean Pascal
#23
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Re: Laure carnet de route

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Bonjour Laure,

Une amie avec laquelle nous avons passé le réveillon de Noël m'a offert le Livre tibétain de la Vie et de la Mort de Sogyal Rinpoché. C'est une perle de sagesse.

Je voudrais partager avec toi, ET TOUS, ces paroles de sagesse issues de ce livre à mettre entre toutes les mains.

Je te souhaite du bonheur, chère soeur sur le chemin.


Extraits du Livre tibétain de la Vie et de la Mort de Sogyal Rinpoché

OM MANI PADME HUM

Le mantra de la compassion est prononcé Om Mani Pémé Houng par les Tibétains. Il représente la compassion et la grâce de tous les bouddhas et bodhisattvas et invoque plus particulièrement la bénédiction d'Avalokiteshvara, le Bouddha de la Compassion.



(p268 à 278)
COMMENT ÉVEILLER L'AMOUR ET LA COMPASSION :

Avant de pouvoir réellement pratiquer tonglen, vous devez être capable d'éveiller en vous la compassion. Ce n'est pas aussi aisé que nous pourrions le croire car la source de notre amour et de notre compassion nous est souvent cachée et il se peut que nous ne sachions pas comment l'atteindre directement. Heureusement, dans le bouddhisme, plusieurs techniques spécifiques connues sous le nom d' "entraînement de l'esprit à la compassion" ont été élaborées pour nous aider à éveiller l'amour caché en nous. Parmi l'extrême diversité des méthodes existantes, j'ai choisi celles qui suivent et les ai ordonnées de façon à les rendre aussi efficaces que possible pour nos contemporains.

1) L'amour-tendresse : faire jaillir la source.

Si nous croyons ne pas avoir suffisamment d'amour en nous, il existe une méthode permettant de le découvrir et de l'éveiller. Revenez mentalement au passé, peut-être à votre enfance et recréez, visualisez presque, l'amour qu'une personne vous a donné et qui vous a réellement touché. Traditionnellement, on vous enseigne à penser à votre mère et au dévouement qu'elle a eu pour vous sa vie durant mais, si cela vous pose problème, vous pouvez penser à votre grand-mère, votre grand-père ou toute personne vous ayant réellement témoigné de la bonté dans votre vie. Souvenez-vous d'un moment particulier où ils vous ont véritablement manifesté leur amour, et où celui-ci vous a profondément touché.
Laissez maintenant ce sentiment revivre dans votre cœur et vous emplir de gratitude. Ce faisant, vous ressentirez naturellement de l'amour pour la personne qui l'avait éveillé en vous. Vous vous souviendrez que, même si vous n'avez pas toujours l'impression d'avoir été assez aimé, quelqu'un - au moins une fois - vous a témoigné un amour authentique. Dès lors, sachant cela, vous retrouverez le sentiment que vous avait fait éprouver cette personne, celui d'être digne d'amour, réellement "aimable".
Laissez à présent votre cœur s'ouvrir et l'amour rayonner, puis dirigez celui-ci vers tous les êtres. Commencez par vos proches, étendez ensuite cet amour à vos amis et à vos connaissances, à vos voisins et à des étrangers, puis à des personnes que vous n'aimez pas ou avec qui vous avez des difficultés, même à ceux que vous pourriez considérer comme vos "ennemis" et, finalement, à l'univers entier. Que cet amour devienne de plus en plus vaste, illimité. L'équanimité est l'un des quatre aspects fondamentaux - avec l'amour-tendresse, la compassion et la joie - qui constituent, selon les enseignements, l'aspiration totale à la compassion. La vue de l'équanimité, dénuée de parti pris et incluant toute chose, est réellement le point de départ et la base du chemin de la compassion.
Vous découvrirez que cette pratique fait naître en vous une source d'amour, et que votre propre amour-tendresse ainsi libéré éveille la compassion. Ainsi que le disait Maitreya dans l'un de ses enseignements à Asanga: "L'eau de la compassion court par le canal de l'amour-tendresse."


2) La compassion : se considérer comme identique à autrui.

Un moyen puissant d'éveiller la compassion, comme je l'ai décrit au chapitre précédent, est de considérer l'autre comme étant en tout point identique à soi-même. "Après tout, explique le Dalaï-Lama, tous les êtres humains sont semblables, faits de chair, de sang et d'os. Nous voulons tous le bonheur et voulons éviter la souffrance. De plus, nous avons tous un droit égal au bonheur. En d'autres termes, il est important de réaliser qu'en tant qu'êtres humains, nous sommes tous semblables."
Supposez, par exemple, que vous ayez des difficultés avec un proche, père ou mère, mari ou femme, amant ou ami. Voyez combien il peut être utile et révélateur de ne pas considérer la personne dans son "rôle" de mère, de père, de mari, et ainsi de suite, mais simplement comme un autre "vous", un autre être humain avec les mêmes sentiments que vous, le même désir d'être heureux, la même peur de souffrir. Penser à cette personne comme à une personne réelle, en tout point identique à vous-même, ouvrira votre cœur à son égard et vous éclairera sur la façon de l'aider.
Si vous considérez les autres comme en tout point identiques à vous-même, cela vous aidera à élargir vos relations et leur donnera une signification nouvelle et plus riche. Imaginez que les sociétés et les nations commencent à se considérer mutuellement ainsi. N'aurions-nous pas là enfin l'amorce d'une base solide pour la paix mondiale et pour la coexistence heureuse de tous les peuples?


3) La compassion : se mettre à la place d'autrui.

Lorsqu'une personne souffre et que vous ne savez absolument pas comment l'aider, mettez-vous sans hésiter à sa place. Imaginez aussi précisément que possible ce que vous ressentiriez si vous subissiez la même souffrance. Demandez-vous: "Comment me sentirais-je? Quelle attitude voudrais-je que mes amis aient envers moi? Qu'attendrais-je d'eux, par-dessus tout?"
Lorsque vous vous mettez ainsi à la place d'autrui, vous transférez directement l'objet habituel de vos préoccupations - vous-même - sur un autre être. Vous mettre à la place de l'autre est un moyen très puissant de desserrer l'emprise qu'ont sur vous fixation égocentrique et amour de soi immodéré, et de libérer ainsi le cœur de votre compassion.


4) Recourir à un ami pour générer la compassion.

Une autre technique inspirante pour éveiller la compassion envers une personne souffrante est d'imaginer l'un de vos amis les plus chers, ou quelqu'un que vous aimez sincèrement, à la place de cette personne.
Imaginez votre frère, votre fille, un de vos parents ou votre meilleur ami dans la même situation douloureuse. Tout naturellement, votre cœur s'ouvrira et la compassion naîtra en vous: que pourriez-vous souhaiter d'autre que de les voir libérés de leur tourment?
Dirigez à présent la compassion ainsi éveillée dans votre cœur vers la personne qui a besoin de votre aide: vous découvrirez que cette aide vous vient plus naturellement et qu'il vous est plus aisé de la diriger.
On me demande parfois: "Cette pratique ne risque-t-elle pas de nuire à l'ami ou au parent que j'imagine dans la souffrance? "Au contraire, penser à cette personne avec autant d'amour et de compassion ne peut que l'aider; cela contribuera même à la guérison de toutes les souffrances ou douleurs qu'elle a pu endurer dans le passé, qu'elle endure actuellement ou endurera à l'avenir.
Le fait qu'elle soit l'instrument de l'éveil de votre compassion - même si ce n'est que pour un instant - apportera à cette personne des mérites et des bienfaits considérables. Parce qu'elle a été en partie responsable de l'ouverture de votre cœur et qu'elle vous a permis, par votre compassion, de venir en aide à une personne malade ou mourante, le mérite de cette action lui reviendra ainsi tout naturellement.
Vous pouvez aussi dédier mentalement-ce mérite à l'ami ou au parent qui vous a aidé à ouvrir votre cœur. Vous pouvez lui souhaiter du bien et prier pour qu'à l'avenir il soit libre de la souffrance. Vous éprouverez de la gratitude envers votre ami, et lui aussi pourra se sentir inspiré et reconnaissant si vous lui révélez qu'il vous a aidé à éveiller votre compassion.
Par conséquent, demander: "Cela nuira-t-il à mon ami ou parent de l'imaginer à la place de la personne malade ou mourante?" montre que nous n'avons pas réellement compris à quel point le mécanisme de la compassion est puissant et miraculeux. Il bénit et guérit tous ceux qui y participent: la personne qui génère la compassion, celle qui l'inspire et celle vers laquelle elle est dirigée. Ainsi que le dit Portia dans Le Marchand de Venise de Shakespeare :

La clémence ne s'obtient pas par contrainte,
Elle tombe du ciel telle une pluie douce
Sur le lieu qu 'elle domine ; doublement bénie,
Elle bénit celui qui donne et celui qui reçoit.


La compassion est le "joyau qui exauce tous les souhaits". Sa lumière apaisante rayonne dans toutes les directions.
Une très belle histoire que j'aime beaucoup illustre ceci. Un jour, le Bouddha raconta l'une de ses vies passées, avant qu'il n'atteigne l'éveil. Un grand empereur avait trois fils et Bouddha - le plus jeune d'entre eux - se prénommait alors Mahasattva. Mahasattva était par nature un petit garçon empli d'amour et de compassion qui considérait tous les êtres vivants comme ses enfants.
Un jour, l'empereur et sa cour se rendirent à un pique-nique en forêt et les princes allèrent jouer sous les arbres. Au bout d'un moment, ils rencontrèrent en chemin une tigresse qui venait de mettre bas. Elle était si affaiblie par la faim qu'elle s'apprêtait à dévorer ses petits. Mahasattva demanda à ses frères:
"Quelle nourriture pourrait bien redonner ses forces à la tigresse ?
- Uniquement de la viande fraîche ou du sang, répondirent-ils.
- Qui voudrait donner sa propre chair et son propre sang afin de la nourrir et de sauver ainsi sa vie et celle de ses petits ? demanda-t-il.
- Oui, qui, en effet?" répondirent les princes.
Mahasattva fut profondément ému par la condition désespérée de la tigresse et de ses petits, et pensa: "II y a si longtemps que j'erre sans but dans le samsara, vie après vie. A cause de mon désir, de ma colère et de mon ignorance, j'ai accompli bien peu pour aider les autres. Voici enfin une grande occasion de le faire."
Les jeunes princes s'en retournaient vers leur famille lorsque Mahasattva leur dit: "Vous deux, partez devant, je vous rejoindrai plus tard!" Revenant discrètement vers la tigresse, il s'approcha et s'allongea sur le sol devant elle, s'offrant en pâture. La tigresse le regarda, mais elle était si faible qu'elle ne pouvait pas même ouvrir la gueule. Le prince trouva alors un bâton pointu et entailla profondément sa chair. Le sang jaillit, la tigresse le lécha et retrouva assez de force pour ouvrir ses mâchoires et le dévorer.
Mahasattva avait offert son corps à la tigresse afin de sauver ses petits. Le mérite immense de cette compassion le fit renaître dans un royaume supérieur, et progresser vers l'éveil et sa renaissance en tant que Bouddha. Mais cette action ne profita pas qu'à lui-même: le pouvoir de sa compassion avait aussi purifié la tigresse et ses petits de leur karma, et même de toute dette karmique qu'ils auraient pu avoir envers lui pour leur avoir ainsi sauvé la vie. Parce qu'il était tellement puissant, son acte de compassion avait créé entre eux un lien karmique qui devait se perpétuer longtemps dans le futur. La tigresse et sa progéniture, qui avaient reçu la chair du corps de Mahasattva, se réincarnèrent, dit-on, en les cinq premiers disciples du Bouddha, les tout premiers à recevoir son enseignement après son illumination. Quelle perspective cette histoire nous offre-t-elle sur l'immensité et le mystère que possède véritablement le pouvoir de la compassion!


5) Comment méditer sur la compassion.

Cependant, ainsi que je l'ai dit, éveiller en nous ce pouvoir de compassion n'est pas toujours chose facile. Je trouve que les moyens les plus simples sont les meilleurs et les plus directs. Chaque jour, la vie vous offre d'innombrables occasions d'ouvrir votre cœur: c'est à vous de les saisir. Une vieille femme passe près de vous, l'air triste et solitaire, les jambes couvertes de varices, avec deux lourds sacs en plastique chargés de provisions qu'elle peut à peine porter. Un vieil homme pauvrement vêtu avance devant vous d'un pas traînant dans la file d'attente de la poste. Un garçonnet sur des béquilles, l'air anxieux, s'efforce de traverser la rue dans la circulation intense de l'après-midi. Un chien, renversé au milieu de la rue, perd son sang et va mourir. Une jeune fille, assise dans le métro, seule, sanglote violemment. Allumez la télévision: les informations vous montreront peut-être une mère, à Beyrouth, agenouillée auprès du corps de son fils assassiné; ou une grand-mère à Moscou montrant du doigt la soupe qui sera sa seule nourriture de la journée, ignorant même si elle en aura autant le lendemain; ou encore l'un de ces enfants atteints du sida en Roumanie, qui vous fixe d'un regard vide de toute expression.
Chacun de ces spectacles pourrait vous ouvrir le cœur à l'immense souffrance régnant partout dans le monde. Que votre cœur s'ouvre, que l'amour et la douleur ainsi éveillés vous enrichissent. Lorsque vous sentez la compassion monter en vous, ne la repoussez pas, ne l'écartez pas d'un haussement d'épaules en essayant aussitôt de revenir à la "normale". Ne soyez ni effrayé ni gêné par votre émotion, ne vous en laissez pas distraire, ne la laissez pas non plus se transformer en apathie. Soyez vulnérable: mettez à profit ce mouvement de compassion vif et soudain. Concentrez-vous sur lui, recueillez-vous profondément et méditez sur lui, développez-le, intensifiez-le, établissez-le en vous. Ce faisant, vous réaliserez combien vous avez été aveugle à la souffrance, et combien la douleur dont vous faites maintenant l'expérience n'est en fait qu'une infime partie de la douleur du monde. Tous les êtres souffrent, partout. Laissez votre cœur aller vers eux avec une compassion spontanée et infinie, et dirigez cette compassion, ainsi que la bénédiction de tous les bouddhas, vers le soulagement de la souffrance universelle.
La compassion est un sentiment beaucoup plus grand et noble que la pitié. La pitié prend ses racines dans la peur et comporte un sentiment d'arrogance et de condescendance, voire une certaine suffisance: "Heureusement, je ne suis pas à sa place." Comme le dit Stephen Levine: "Lorsque votre peur rencontre la douleur d'autrui, elle devient pitié ; lorsque c'est votre amour qui rencontre cette douleur, il devient compassion." S'entraîner à la compassion, c'est donc se souvenir que tous les êtres humains sont semblables et souffrent de la même façon. C'est honorer tous ceux qui souffrent et savoir que vous n'êtes ni distinct d'eux, ni supérieur à eux.
Ainsi, votre réaction immédiate à la souffrance de l'autre devient non pas simple pitié, mais profonde compassion. Vous éprouvez du respect et même de la gratitude envers cette personne, car vous savez désormais que quiconque, par sa souffrance, vous incite à développer votre compassion, vous fait en réalité le plus beau des cadeaux. Il vous aide, en effet, à développer la qualité dont vous aurez le plus besoin dans votre progression vers l'éveil. C'est pourquoi nous disons au Tibet que le mendiant qui vous demande de l'argent ou la vieille femme malade qui vous brise le cœur sont peut-être des bouddhas déguisés, se manifestant sur votre route afin de vous aider à développer votre compassion et à progresser ainsi vers la bouddhéité.


6) Comment diriger votre compassion.

Lorsque vous aurez médité sur la compassion avec suffisamment de profondeur, naîtront en vous une forte détermination à soulager la souffrance de tous les êtres et un sens aigu de votre responsabilité à l'égard de ce noble but. Il existe alors deux façons de diriger mentalement cette compassion et de la rendre active.
La première est de prier tous les bouddhas et êtres éveillés du plus profond de votre cœur afin que tout ce que vous faites, toutes vos pensées, paroles et actions, ne soient que source de bienfaits et de bonheur pour les êtres. C'est ce qu'exprime cette très belle prière: "Bénissez-moi afin que je sois utile". Priez pour que vous fassiez du bien à tous ceux qui entreront en contact avec vous et que vous les aidiez à transformer leur souffrance et leur vie.

La seconde, qui est universelle, consiste à diriger votre compassion - quelle qu'elle soit - vers tous les êtres en dédiant toutes vos actions positives et toute votre pratique spirituelle à leur bien-être et plus particulièrement à leur éveil. Car lorsque vous méditez profondément sur la compassion, vous en venez à réaliser que la seule façon pour vous d'aider totalement les autres est d'atteindre l'éveil. Alors naît en vous un sentiment puissant de détermination et de responsabilité universelle, en même temps que le souhait plein de compassion d'atteindre l'éveil pour le bien de tous les êtres.

Ce souhait plein de compassion est appelé Bodhichitta en sanscrit : bodhi signifie notre essence éveillée et chitta signifie le cœur. Nous pourrions ainsi le traduire par "le cœur de notre esprit éveillé". Réveiller et développer le cœur de notre esprit éveillé, c'est faire mûrir continuellement la graine de notre nature de bouddha; cette graine qui, ultimement, lorsque notre pratique de la compassion sera devenue parfaite et universelle, s'épanouira majestueusement en la fleur de la bouddhéité. Ainsi la Bodhichitta est-elle l'origine, la source et la racine du chemin spirituel tout entier. C'est pourquoi Shantideva louait la Bodhichitta avec tant de joie :

Elle est l'élixir suprême
Qui abolit la souveraineté de la mort.
Elle est le trésor inépuisable
Qui élimine la misère du monde.
Elle est le remède incomparable
Qui guérit les maladies du monde.
Elle est l'arbre qui abrite tous les êtres
Las d'errer sur les chemins de l'existence conditionnée.
Elle est le pont universel
Qui mène à la libération des existences douloureuses.
Elle est la lune de l'esprit qui se lève
Et apaise la brûlure des passions du monde.
Elle est le grand soleil qui finalement dissipe
Les brumes de l'ignorance du monde.


Et c'est la raison pour laquelle, dans notre tradition, nous prions avec tant de ferveur :

Bodhichitta, précieuse et sublime,
Puisse-t-elle s'élever chez ceux en qui elle ne s'est pas élevée;
Puisse-t-elle ne jamais décliner là où elle s'est élevée,
Mais croître toujours davantage !


Patrul Rinpoché utilisait ces quatre lignes pour synthétiser l'entraînement à la Bodhichitta tout entier, "le souhait" - comme Maitreya le décrivait - "d'atteindre l'éveil parfait pour le bien d'autrui". Qu'il me soit permis ici d'exposer brièvement cet entraînement.

Il commence par le développement dans notre esprit de l'amour-tendresse, de la compassion, de la joie et de l'équanimité envers les êtres vivants en nombre illimité. Par une pratique de contemplation profonde, vous cultivez ces quatre qualités à un tel degré qu'elles deviennent illimitées, incommensurables. Ainsi, la Bodhichitta "s'élève là où elle ne s'est pas élevée". En effet, ceci vous a amené à un point où un sentiment d'urgence poignant vous pousse à prendre la responsabilité d'autrui ; il vous conduit à prendre le vœu de faire naître le cœur de l'esprit d'éveil grâce à l'entraînement à la "Bodhichitta d'aspiration" et à la "Bodhichitta en action".

La première consiste à s'entraîner à se considérer comme semblable à autrui, puis à s'échanger avec autrui - ce qui inclut la pratique de Tonglen - et finalement à considérer les autres comme plus importants que soi-même.

La seconde vise à développer à la perfection la générosité, la discipline, la patience ou l'endurance, la diligence, la concentration et la sagesse, toutes ces qualités étant imprégnées de la vue pénétrante de la nature de la réalité elle-même. Ainsi, la Bodhichitta "ne décline jamais là où elle s'est élevée" et continue à "croître toujours davantage".

Ceci est le chemin des bodhisattvas, la pratique du cœur compatissant de l'esprit éveillé qui, parce qu'elle est entreprise pour le bien de tous les êtres, mène directement à l'état de bouddha.

Amicalement
Pascal

Hors ligne Laure
#24
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Re: Laure carnet de route

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Bonsoir Jean Pascal,

C'est avec Grande Joie que je reçois ton partage et t'en temercie infiniment.
De tout mon coeur

Laure

Hors ligne Laure
#25
Messages : 56
Enregistré le : 7 août 2011, 14:29

Re: Laure carnet de route

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Bonjour à vous tous,

Cela fait un peu pls d'un mois que je n'ai écrit.
Je suis toujours là , et vous souhaite une excellente année 2012.
J"ai de plus en plus de mal lorsque je me couche le soir à entendre les sons du cerveau que j'entendais bien, fut une période.Par contre dans mes rêves,je perçois bien cette notion de prise de conscience des personnages de ce rêve,où je les identifie dans mon sommeil à des Mois...........
dans mes rêves , quelque chose de nouveau,j'ai l'impression dans mes rêves d'avoir dejà rêvé ce rêve.
je vis des situations à risque et je me sens en pleine sécurité.....

Lors de mes méditations,mon corps étant très lourd,je ressens toujours à l'intérieur,comme si mon squelette se rétrécissait,changeant de position,se rétractant,c'est parfois douloureux et inconfortable.........
je ne bouge pasJ'ai l'impression de rétrécir(alors que je mesure 1.80m)

Fait nouveau aussi,je vois des ondes devant mes yeux, difficile à exprimer,comme des vibrations,des ondulations très fines,très subtiles....comme si la matière changeait.......

Durant la journée, je suis toujours en dévotion auprès de Divine Mère,
et lorsqu'une situation se passe mal, je lui fait appel ,et quelques instants après la situation se calme et se transforme en situation bénéfique.
La c'est vraiment super!!!!!

Voilà mon parcours pendant ce mois, toujours pas de sortie astrale.
Bonne soirée à vous tous

Laure

Hors ligne Laure
#26
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Re: Laure carnet de route

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Bonsoir,
je tenais à rajouter aussi quelque chose que j'ai vécu ,ce,afin de partager avec vous.
je suis née en décembre,et la fin d'année est toujours pour moi une période de repli,de renfermement.
je reprends vie au printemps,
j'ai vécu une situation qui va peut être permettre à certains d'éclairer une mécanique........
j'ai toujours "critiqué" une personne de mon entourage proche d'avoir un comportement vis-àvis de moi de jalousie, de prise de pouvoir,alors que je me suis toujours défendue de ne pas lui ressembler.
Récemment,puisque je pratique l'auto observation,la même scène datant de plus de quinze ans s'est reproduite,mais cette fois -ci ,il s'agissait de moi qui en était l'auteur et le critique..........Au moment même où je me suis exprimée,j'ai vu , en pensée, cette personne et cette scène datant de plus de quinze ans,
et j'ai vu un aspect de ma personne,un Moi ,que cette personne m'avait montrée auparavant............
Et je prends de plus en plus conscience de cela,je le vois de plus en plus, je vois de plus en plus à quel point l'autre n'est que l'exctraction d'une partie de qui je suis....
Croyez moi que cela m'a fait mal,mais l'essentiel est que je l'ai vu....

J'ai l'impression d'être dans une grande phase de nettoyage, car tout ressort en ce moment,et
j'ai du travail car, tous ces Mois que je vois!!!!


Merci

Laure

Hors ligne germinal
#27
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Localisation : France

Re: Laure carnet de route

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Garde courage Laure,

Tu as tout mon soutien derrière toi!

Pascal m'avait dit avec raison: PERSÉVÈRE!

C'est ce que nous devons tous faire! Un jour la victoire viendra!

germinal,

Hors ligne Jean Pascal
#28
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Re: Laure carnet de route

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Laure a écrit : Et je prends de plus en plus conscience de cela,je le vois de plus en plus, je vois de plus en plus à quel point l'autre n'est que l'exctraction d'une partie de qui je suis....
Chère Laure,

Tu dis une vérité du travail psychologique : projection de notre subconscient sur les autres.

Amicalement, Pascal

Quelques extraits sélectionnés :

1975 La grande rébellion CHAPITRE25 Le Chemin Difficile :
Le pire c’est que nous projetons sur d’autres personnes ce côté inconnu et inconscient de nous-mêmes ; nous le voyons alors en elles.

1990 La transformation radicale CHAPITRE05 Les grands Adeptes ne rêvent pas :
L’heure est venue d’aller au fond de cette question. Je considère que le plus important c’est de cesser de rêver. Les rêves ne sont, en réalité, rien d’autre que de simples projections du mental, et en tant que tels, ils sont illusoires, ils ne sont d’aucune utilité. En fait, c’est l’Ego qui projette ces rêves inutiles et qui, ainsi, nous maintient dans le sommeil.

Il n’y a pas de doute que le subconscient projette sans arrêt : non seulement des maisons, des édifices ou autre chose du même genre, mais, précisons-le, il projette ses propres souvenirs, ses propres désirs, ses propres émotions, passions, idées, expériences, etc. Le « mental projectionniste », je le répète, projette des rêves, et il est évident que tant que le subconscient existera, il y aura aussi des projections. Quand il n’y plus de subconscient, quand le subconscient a été transformé en conscient, il n’y a plus de projections, elles ne peuvent plus exister, elles cessent, elles disparaissent.

Une chose est se mouvoir dans les mondes hypersensibles avec la Conscience objective, c’est-à-dire, éveillée, et autre chose est circuler dans ces régions dans un état subjectif, subconscient, en y projetant ses rêves.


CONFÉRENCE N°18 : LES FACETTES OCCULTES DE NOTRE PSYCHOLOGIE LUNAIRE (Le côté caché de la Lune Psychologique) :
Évidemment, c'est dans ce côté que l'on ne voit pas que se trouvent vraiment les manifestations désagréables que nous portons en nous et que nous projetons sur les autres. Ainsi, lorsqu'on connaît ses propres manifestations désagréables, on apprend alors à tolérer les manifestations désagréables de son prochain.

Le blâme, la critique, c'est dû précisément au manque de compréhension. Que censurons-nous chez les autres, que critiquons-nous chez les autres, chez eux ? Nos propres défauts, voilà ce que nous critiquons chez les autres, étant donné que nous les projetons...

Il est triste de savoir que nous projetons nos défauts psychologiques sur les autres ; il est triste de savoir que nous les voyons tels que nous sommes, que nous voyons le prochain comme nous sommes ; c'est quelque chose qu'il faut comprendre parce que nous avons tous tendance à nous croire parfaits. Il ne nous est jamais arrivé de regarder cette partie de la « Lune », de notre Lune Psychologique, cette partie que l'on ne voit pas, que l'on ne voit jamais !

CONFÉRENCE N°24 : LA NÉCESSITÉ INTIME DE NE PAS PROJETER :
Vous voulez être éveillés dans l'Astral, dans le Mental, etc., mais vous ne vous souciez pas de mourir et, le plus grave, c'est que vous confondez les rêves avec les véritables expériences mystiques. Les rêves sont une chose - ils ne sont rien d'autre que de simples projections du Subconscient - et les expériences mystiques réelles sont autre chose. N'importe quelle expérience mystique authentique exige l'État d'Alerte et la Conscience Éveillée ; je ne pourrais pas concevoir une expérience mystique avec la Conscience endormie.

CONFÉRENCE N°35 : LE FAUX MONDE DES APPARENCES (Pourquoi jugeons-nous les autres) :
Il y en a simplement une qui est très facile à comprendre : il se trouve que chacun PROJETTE SES PROPRES DÉFAUTS psychologiques SUR LES AUTRES ; chacun voit ses propres défauts chez le prochain. Les défauts que nous attribuons aux autres, nous les avons en surplus en nous ; nous jugeons les autres comme nous sommes.

En effet, il est vrai que nous projetons nos propres défauts psychologiques sur les autres. Pourquoi jugeons-nous le prochain de façon erronée ? Pourquoi avons-nous tous tendance à voir chez le prochain toutes sortes de défauts ?

Hors ligne Laure
#29
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Re: Laure carnet de route

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Merci Pascal pour tes réponses que tu me donnes,ainsi que celle que tu apportes à Germinal,
merci Germinal pour ton soutien,
saches que je te soutiens aussi.

Cette projection de mes Mois sur les autres est une véritable souffrance,car c'est une prise de conscience de mes nombreuses personnalité.
La difficulté résidant dans le fait que ces prises de conscience sont furtives,et lorsque l'évènement se reproduit, je suis toujours dans le même type de comportement.
Il me faut du temps pour prendre du recul et dans le quotidien actif, j'ai du mal à prendre ce recul, face aux autres..........

Je viens de prendre conscience aussi, de la différence du discours du mental et de celle du coeur,et je commence à percevoir qui parle du coeur et qui parle à partir du mental.........chez les autres,et je prends énormément conscience que je suis enfermée dans la prison du mental...........

C'est très douloureux..........et en même temps, de pouvoir me rendre compte de cela m'amène à l'espoir de pouvoir en sortir,petit à petit, par le travail de la technique de sol ........

Bien à vous

Laure

Merci

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Re: Laure carnet de route

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Chère Laure,

Orienter son prochain est il me semble, l’exercice le plus délicat puisque d’un point de vue extrême, seul le Christ Intime est « l’Instructeur du monde ».
Il n’empêche que chacun selon son niveau d’Etre, peut encourager son prochain à pénétrer toujours plus profondément à l’intérieur de lui-même.
Ce travail d’intériorisation que tu commences à réaliser, est fondamental pour prendre conscience de ce qui est.
L’objectivité est quelque chose de très difficile et de très exigent.
Nous vivons tous dans notre monde étriqué où tout tourne autour de nous-mêmes (l’ego pluralisé). A mesure que nous devenons plus « intériorisés » et nous rapprochons du centre de soi (l’essence divine), nous comprenons de mieux en mieux l’état lamentable dans lequel nous nous trouvons, ce qui ne manque pas de nous faire souffrir épouvantablement. Les crises émotionnelles sont inévitables dans le processus d'éveil de la conscience, mais n'ont rien de similaire aux "dépressions" qui fleurissent dans notre noire époque.
Nos préoccupations et projections personnelles se révèlent peu à peu pour ce qu’elles sont, une pure hallucination de l’ego. Au début, les prises de conscience sont « furtives » bien sur, parce que nous n’avons pas atteint le lieu où le mental est stable, le centre d’introspection qui nous permet d’observer en toute plénitude les niaiseries de nos multiples égos. Ce point d’observation est la flamme de l’attention, celle qui provient de la petite parcelle d’essence disponible et libérée de la tyrannie de la dualité.
Atteindre ce point de complète neutralité est essentiel pour ne plus nous identifier et ne plus réagir mécaniquement aux événements extérieurs, ce qui nous évite dans la vie de répéter toujours les mêmes erreurs. Neutralité ne signifie pas ici une attitude mollassonne ou non engagée, mais une neutralité teintée de sagesse et de compréhension créatrice.

Je te souhaite beaucoup de réussite dans la merveilleuse auto-découverte de soi-même.
En luttant « pour nous appartenir », nous participons tous ensemble à la Grande Cause, celle qui a pour effet, la Paix, la Lumière, le Bonheur, etc… pour tous les Etres.

Avec toutes mes amitiés
L.
"Le temps s'écoule plus vite que notre poussière"

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