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Le voyage astral de Jérôme Bourgine

Posté : 29 mars 2014, 09:39
par Jean Pascal
(L'auteur est plutôt un théoricien qu'un pratiquant, mais son étude et sa passion méritent d'être relevées)
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Pourquoi avez-vous écrit un livre sur le voyage astral ? Êtes-vous vous-même un explorateur de l’astral ?

Jérôme Bourgine : J’ai cinquante ans, et depuis l’âge de 16 ans, j’ai étudié tout ce qui avait trait à la spiritualité et à l’ésotérisme. Je me suis plongé dans l’histoire des cathédrales, les traditions occidentales, l’astrologie, la kabbale…cela ne m’a jamais lâché. Je suis devenu journaliste, guidé par cette soif d’apprendre et de comprendre.

Le thème du voyage astral me renvoie à ma vie personnelle.

Au cours de mon existence, j’ai aimé deux femmes. Mon épouse, et une femme avant elle, qui est décédée jeune. À une époque de ma vie, je souhaitais rentrer en contact avec cette personne, pour savoir si elle était bien, et puis tout simplement pour lui dire Au revoir. C’était un peu le mythe d’Orphée…

J’ai alors cherché des informations sur le voyage astral, qui me semblait être le meilleur moyen de m’approcher de cette femme, et je me suis vite aperçu que parmi tous les livres qui étaient sur le marché, aucun n’était complet. J’ai alors eu l’idée d’écrire un livre sur ce thème qui me passionnait.

J’ai souhaité donner une dimension historique, géographique, scientifique à cet ouvrage, en allant chercher les informations aux Etats-Unis, en Angleterre, terres d’études de ces phénomènes qui existent depuis que l’homme est sur la planète terre.

Pour en revenir au fait de savoir si moi-même je suis sorti de mon corps, alors oui, j’ai essayé à de nombreuses reprises et même à l’Institut Monroe, centre d’études par excellence fondé par le chercheur Robert Monroe, mais cela n’a jamais été couronné de succès (sourires)...

J’ai même rencontré un homme kabbaliste et alchimiste, qui grâce à une de ses inventions, influençait les ondes du cerveau, et favorisait de ce fait les sorties du corps. Nous avons participé à une expérience de voyage astral avec sa « Brain machine », nous étions 24, cela a marché pour 23 personnes mais pour la 24ème personne – c’était moi vous l’aurez compris- il ne s’est absolument rien produit !

Il m’est cependant arrivé il y a quatre ans, alors que j’effectuais une traversée de l’Atlantique, de passer du rêve lucide au voyage astral. Cela a été la seule fois de ma vie. Mais je vous raconte ceci pour vous expliquer que le voyage astral n’est pas automatique. Si cela ne fonctionne pas, c’est que nous n’avons pas vécu cette expérience, c’est ce que je pense personnellement.

TABLE
Avant-propos
LES ENFANTS D’ICARE
Autrefois et ailleurs
Les pionniers de l’ère expérimentale
Rencontres avec des êtres remarquables
Institut Monroe : embarquement immédiat
Expériences hors du corps et expériences de mort imminente
LE VOYAGE HORS DU CORPS
Les différents corps de l’homme
La sortie hors du corps
Essai pour une topographie de l’au-delà
La vie en astral
Les lois de l’invisible
Les rencontres hors du corps
L’EXPÉRIENCE HORS DU CORPS ET LA SCIENCE
Expérience hors du corps et vie onirique
Les études expérimentales
Expérience hors du corps et psychologie transpersonnelle
Expérience et physique contemporaine
Aspects pratiques
Conclusion
Bibliographie


AVANT-PROPOS

LES ENFANTS D’ICARE

Le « voyage astral » est à la mode. Ouvrages spécialisés, romans, bandes dessinées, films, chansons, on croise désormais à chaque coin de média des héros quittant leur corps comme on sort de son appartement, et s’envolant pour des aventures extraordinaires dans d’ineffables dimensions. La chose, en fait, n’est pas neuve. L’homme a toujours rêvé de voler. C’est même son plus vieux rêve. Avant les personnages modernes d’Alexandre Jodorowski, de Coppola et de Charlélie Couture, Peter Pan, Mary Poppins et Superman ont enrichi l’imaginaire de générations successives. Et avant même ces héros, d’autres étaient déjà là, qui peuplaient les romans populaires, les contes et les récits des veillées.

Si l’on devait chercher un ancêtre fondateur à cette lignée d’hommes et de femmes volants c’est, en Occident, aux héros de la mythologie grecque qu’il faudrait remonter. À Icare ou plus précisément à Dédale, son père, inventeur et architecte de génie auquel le roi de Crète, Minos, avait fait appel pour construire un labyrinthe où retenir prisonnier le sanguinaire Minotaure, qui faisait chaque année ses délices de la chair fraîche de quatorze jeunes Athéniens et Athéniennes.

Mais lorsqu’elle aperçut au nombre des futurs sacrifiés le beau Thésée, Ariane, la fille du roi Minos en tomba aussitôt amoureuse. Elle courut trouver Dédale et le supplia de lui confier quelque moyen de tirer le jeune homme de ce mauvais pas. On sait ce qu’il advint alors : déroulant derrière lui la pelote de fil que lui avait confiée Ariane sur les conseils de Dédale, Thésée s’enfonça jusqu’au cœur du labyrinthe, surprit le Minotaure dans son sommeil et le passa par le fil de son épée avant de ressortir du piège mortel pour se jeter dans les bras de sa belle et regagner Athènes en vainqueur.

Apprenant cette trahison, Minos fit enfermer l’architecte et son fils dans le labyrinthe et c’est pour s’en échapper que Dédale fabriqua deux paires d’ailes dont les plumes étaient assemblées avec de la cire. Il conseilla ensuite à son fils de ne voler ni trop près de la mer ni trop près du soleil, et s’élança dans les airs, bientôt suivi d’Icare. Mais, après quelques minutes de vol, son rejeton, grisé par la sensation de se sentir porté aussi agréablement, ne put résister au plaisir de s’élever vers le soleil. La cire retenant les plumes fondit en un instant et Icare fut précipité dans la mer où il périt noyé. Comme quoi on devrait toujours écouter les anciens.

Les vieux mythes sont comme les anciens, ils racontent toujours les mêmes histoires, ils radotent un peu. Mais si l’on prend la peine de leur accorder un brin d’attention, ils ont beaucoup à enseigner. Nous aurons l’occasion de nous en rendre compte à quelques reprises dans cet ouvrage.

De nos jours, les pères essaient toujours de faire voler leurs fils. Quand ils ne sont encore que des bébés, ils les soulèvent dans leurs bras et les envoient en l’air, loin au-dessus de leur tête, en riant. Les enfants rient aussi, ils adorent ça. Le problème, c’est qu’ensuite, ça ne les lâche plus ; ils veulent tous voler.

À neuf ans, Tolstoï en avait tellement envie qu’il sauta par la fenêtre et subit une grave commotion. Malgré cela, il ne renonça jamais tout à fait à sa conviction qu’on pouvait « quand même » y arriver. Churchill, lui, sauta du parapet d’un pont. Plus chanceux, il atterrit dans un arbre.

De grosses bêtises, sûrement. Les gosses sont impayables.

Motivés par quoi, d’ailleurs ? « Un désir de grandeur surdimensionné, une fascination pour le vol et l’extase », répondent les psychiatres qui se sont empressés de mettre à jour leur épais catalogue des bizarreries humaines. L’un d’entre eux, le docteur Tolpin, n’a pas hésité longtemps pour trouver un nom à ce fâcheux penchant : « le fantasme de Dédale ». Personne n’y échappe, paraît-il, mais, heureusement, le « mal » se soigne tout seul. Avec les années, l’enfant devient un adolescent puis un adulte et il finit par comprendre que tout cela n’est guère raisonnable. Il se tourne alors vers un genre d’activité plus constructif : la politique, par exemple, ou bien le bricolage, c’est selon.

Enfin, la plupart, car il existe un petit noyau d’irréductibles qui continuent non seulement de croire que l’on peut voler, mais affirment qu’eux-mêmes volent. Sans avion, sans ULM, sans parapente ; ils volent, tout simplement. Le problème technique majeur de toute l’affaire venant de la gravité, ces individus affirment abandonner leur corps dans leur chambre et s’envoler sans lui. Ils volent de la sorte jusqu’à Montélimar ou Tombouctou ; jusque sur la lune ou les anneaux de Saturne, et même - pourquoi se limiter ? - jusqu’au paradis.

De grosses inventions, sûrement. Les adultes sont impayables.

Sans doute ne s’agit-il que d’une poignée de « doux dingues », quelques attardés ayant mal intégré leur « fantasme de Dédale » ? D’après les études réalisées sur le sujet, ces gens - sains de corps et d’esprit - représenteraient tout de même un pourcentage consistant de la population. Les uns parlent de 15 %, ailleurs on dit 25. Arrêtons-nous par prudence à 10 ou même à 5 %. Cela représente déjà quelques millions de personnes !

D’autres études montrent que l’on recense de tels olibrius dans tous les pays du monde. Il s’agirait d’un phénomène universel. De plus, des cas auraient été répertoriés par dizaines au cours des siècles passés. Aussi loin que l’on remonte dans le temps à travers les civilisations, des gens seraient sortis de leur corps pour voler. Le phénomène, en fait, serait aussi vieux que le plus vieux rêve de l’homme. Diable ! L’affaire semble sérieuse. La réalité rejoindrait-elle le mythe ? Et si elle ne l’avait jamais quitté ? Mieux, si c’était la réalité elle-même qui avait engendré le mythe ?