Le pouvoir du moment présent : comment se libérer du mental

L'éveil de la conscience est une révolution de la conscience. Parlons-en ici.

Modérateur : Noe

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Hors ligne Jean Pascal
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Le pouvoir du moment présent : comment se libérer du mental

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Ci-dessous, Eckhart Tolle explique d'une autre manière la méditation active et ses effets, notamment commencer à éveiller la conscience.
La technique de méditation par auto-observation est dite active. C'est une méthode de méditation active :
http://don-et-compassion.com/auto_observation.html

"Qu’entendez-vous exactement par « observer le penseur » ?"

Lorsque quelqu’un va chez le médecin et lui dit qu’il entend des voix, celui-ci l’enverra fort probablement consulter un psychiatre. Le fait est que, de façon très similaire, presque tout le monde entend en permanence une ou plusieurs voix dans sa tête et qu’il s’agit du phénomène involontaire de la pensée que vous ne réalisez pas avoir le pouvoir d’arrêter. Ce ne sont que monologues ou dialogues continuels.

Il vous est certainement déjà arrivé de croiser dans la rue des déments qui parlent sans arrêt tout haut ou tout bas. En réalité, ce n’est pas très différent de ce que vous et tous les gens « normaux » faites, sauf que vous le faites en silence. La voix passe des commentaires, fait des spéculations, émet des jugements, compare, se plaint, aime, n’aime pas, et ainsi de suite. Ce que cette voix énonce ne correspond pas automatiquement à la situation dans laquelle vous vous trouvez dans le moment. Elle ravive peut-être un passé proche ou lointain ou bien alors imagine et rejoue d’éventuelles situations futures. Dans ces moments-là, la voix imagine souvent que les choses tournent mal et envisage des résultats négatifs. C’est ce que l’on appelle l’inquiétude. Cette bande sonore s’accompagne parfois d’images visuelles ou de « films mentaux ». Et même si ce que la voix dit correspond à la situation du moment, elle l’interprétera en fonction du passé. Pourquoi ? Parce que cette voix appartient au conditionnement mental, qui est le fruit de toute votre histoire personnelle et celui de l’état d’esprit collectif et culturel dont vous avez hérité. Ainsi, vous voyez et jugez dorénavant le présent à travers les yeux du passé et vous en avez une vision totalement déformée. Il est fréquent que, chez une personne, cette voix intérieure soit son pire ennemi. Nombreux sont les gens qui vivent avec un bourreau dans leur tête qui les attaque et les punit sans cesse, leur siphonnant ainsi leur énergie vitale. Ce tyran est à l’origine des innombrables tourments et malheurs, ainsi que de toute maladie.

Mais la bonne nouvelle dans tout cela, c’est que vous pouvez effectivement vous libérer du mental. Et c’est là la seule véritable libération. Vous pouvez même commencer dès maintenant. Écoutez aussi souvent que possible cette voix. Prêtez particulièrement attention aux schémas de pensée répétitifs, à ces vieux disques qui jouent et rejouent les mêmes chansons peut-être depuis des années. C’est ce que j’entends quand je vous suggère « d’observer le penseur ». C’est une autre façon de vous dire d’écouter cette voix dans votre tête, d’être la présence qui joue le rôle de témoin.

Lorsque vous écoutez cette voix, faites-le objectivement, c’est-à-dire sans juger. Ne condamnez pas ce que vous entendez, car si vous le faites, cela signifie que cette même voix est revenue par la porte de service. Vous prendrez bientôt conscience qu’il y a la voix et qu’il y a quelqu’un qui l’écoute et qui l’observe. Cette prise de conscience que quelqu’un surveille, ce sens de votre propre présence, n’est pas une pensée. Cette réalisation trouve son origine au-delà du « mental ».

Ainsi, quand vous observez une pensée, vous êtes non seulement conscient de celle-ci, mais aussi de vous-même en tant que témoin de la pensée. À ce moment-là, une nouvelle dimension entre en jeu. Pendant que vous Ainsi, quand vous observez une pensée, vous êtes non seulement conscient de celle-ci, mais aussi de vous-même en tant que témoin de la pensée. À ce moment-là, une nouvelle dimension entre en jeu. Pendant que vous observez cette pensée, vous sentez pour ainsi dire une présence, votre moi profond, derrière elle ou sous elle. Elle perd alors son pouvoir sur vous et bat rapidement en retraite du fait que, en ne vous identifiant plus à elle, vous n’alimentez plus le mental. Ceci est le début de la fin de la pensée involontaire et compulsive.

Lorsqu’une pensée s’efface, il se produit une discontinuité dans le flux mental, un intervalle de « non-mental ». Au début, ces hiatus seront courts, peut-être de quelques secondes, mais ils deviendront peu à peu de plus en plus longs. Lorsque ces décalages dans la pensée se produisent, vous ressentez un certain calme et une certaine paix. C’est le début de votre état naturel de fusion consciente avec l’Être qui est, généralement, obscurcie par le mental. Avec le temps et l’expérience, la sensation de calme et de paix s’approfondira et se poursuivra ainsi sans fin. Vous sentirez également une joie délicate émaner du plus profond de vous, celle de l’Être.

Il ne s’agit pas du tout d’un état de transe, car il n’y a aucune perte de conscience. Bien au contraire. Si la paix devait se payer par une réduction de la conscience et le calme, par un manque de vitalité et de vigilance, elle n’en vaudrait pas la peine. Dans cet état d’unité avec l’Être, vous êtes beaucoup plus alerte, beaucoup plus éveillé que dans l’état d’identification au mental. Vous êtes en fait totalement présent. Et cette condition élève les fréquences vibratoires du champ énergétique qui transmet la vie au corps physique.

Lorsque vous pénétrez de plus en plus profondément dans cet état de vide mental ou de « non-mental », comme on le nomme parfois en Orient, vous atteignez la conscience pure. Et dans cette situation, vous ressentez votre propre présence avec une intensité et une joie telles que toute pensée, toute émotion, votre corps physique ainsi que le monde extérieur deviennent relativement insignifiants en comparaison. Cependant, il ne s’agit pas d’un état d’égoïsme mais plutôt d’un état d’absence d’ego. Vous êtes transporté au-delà de ce que vous preniez auparavant pour « votre moi ». Cette présence, c’est vous en essence, mais c’est en même temps quelque chose d’inconcevablement plus vaste que vous. Ce que j’essaie de transmettre dans cette explication peut sembler paradoxal ou même contradictoire, mais je ne peux l’exprimer d’aucune autre façon.

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Au lieu « d’observer le penseur », vous pouvez également créer un hiatus dans le mental en reportant simplement toute votre attention sur le moment présent. Devenez juste intensément conscient de cet instant. Vous en tirerez une profonde satisfaction. De cette façon, vous écartez la conscience de l’activité mentale et créez un vide mental où vous devenez extrêmement vigilant et conscient mais où vous ne pensez pas. Ceci est l’essence même de la méditation.

Dans votre vie quotidienne, vous pouvez vous y exercer durant n’importe quelle activité routinière, qui n’est normalement qu’un moyen d’arriver à une fin, en lui accordant votre totale attention afin qu’elle devienne une fin en soi. Par exemple, chaque fois que vous montez ou descendez une volée de marches chez vous ou au travail, portez attention à chacune des marches, à chaque mouvement et même à votre respiration. Soyez totalement présent. Ou bien lorsque vous vous lavez les mains, prenez plaisir à toutes les perceptions sensuelles qui accompagnent ce geste : le bruit et la sensation de l’eau sur la peau, le mouvement de vos mains, l’odeur du savon, ainsi de suite. Ou bien encore, une fois monté dans votre voiture et la portière fermée, faites une pause de quelques secondes pour observer le mouvement de votre respiration. Remarquez la silencieuse mais puissante sensation de présence qui se manifeste en vous. Un critère certain vous permet d’évaluer si vous réussissez ou non dans cette entreprise : le degré de paix que vous ressentez alors intérieurement.

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Ainsi, le seul pas crucial à faire dans le périple qui conduit à l’éveil est d’apprendre à se dissocier du mental. Chaque fois que vous créez une discontinuité dans le courant des pensées, la lumière de la conscience s’intensifie. Il se peut même que vous vous surpreniez un jour à sourire en entendant la voix qui parle dans votre tête, comme vous souririez devant les pitreries d’un enfant. Ceci veut dire que vous ne prenez plus autant au sérieux le contenu de votre mental et que le sens que vous avez de votre moi n’en dépend pas.

Hors ligne Lot
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Re: Le pouvoir du moment présent : comment se libérer du mental

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Chers Amis,

L’apprentissage «d’observer le penseur» et de créer un «hiatus dans le mental» par la conscience du moment est certainement la base de la méditation.

Je rajouterai pour ma part un élément subtil, quelque chose qui ne peut être expliqué, que je rapprocherai du «détachement».
Sans la grâce du détachement, l’observation demeure troublée par l’ego, il y a toujours un but ou un objectif secret.
Nous avons besoin du rappel de l’Etre dans notre observation.
L’Etre agit en nous par infusion, selon notre degré de préparation.
La pate dans le four à pain ne produit pas le même résultat, le pain sera plus ou moins raffiné selon la nature de sa préparation, et pourtant la chaleur, la flamme est la même.
Dans un cœur ou existe «j’ai besoin de ceci ou cela», il n’y a pas de place pour l’Etre.
Il y a un paradoxe dans la prière du cœur tranquille que l’intuitif capte, le cœur détaché ne désire rien, pas même d’être libéré - et pourtant il prie.
Dans cet état de pleine liberté, l’essence perd son nom, anéantie par la puissance divine – selon le mot du Grand Patriarche Gnostique Saint Augustin :
« L’âme a une entrée secrète dans la nature divine où toutes choses sont pour elles anéanties ».
Cette porte d’entrée est offerte par le plus pur détachement, une forme d’illumination « négative ».
L’observation et la conscience du présent jaillissent spontanément dans le cœur pur du « pauvre en esprit ».

L’Ecclésiaste dit :
« Mieux vaut une main pleine avec repos, que les deux mains pleines avec travail et poursuite du vent. »

Paix &Lumière
L.
"Le temps s'écoule plus vite que notre poussière"

Hors ligne marianna
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Re: Le pouvoir du moment présent : comment se libérer du mental

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Bonjour, je viens de me rendre compte qu'il va falloir que je médite davantage dans l'action. Je me suis rendu compte que je faisais marcher davantage mon mental que être dans l'instant quand je suis assise les yeux fermés. Je prends des anti dépresseurs pour l'anxiété et pouvoir finir mes deux dernières années au travail. Avec ces médicaments je dors très bien mais je crois que ma méditation n'est pas la même. Merci de me répondre et merci pour l'existence de ce forum.

Hors ligne Noe
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Re: Le pouvoir du moment présent : comment se libérer du mental

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Bonjour Marianna,

Des personnes disent se nourrir uniquement de Prana sans se nourrir d'aliments solides et même liquides. En réalité, tout le monde vit de prana mais de manière inconsciente. Peu nombreux sont ceux qui se nourrissent de prana de manière consciente. Alors pourquoi dans le monde il y a des gens qui meurent de faim pendant qu'une minorité vit de prana sans se nourrir d'aliments, ni même d'eau ? La réponse se trouve dans l'éveil de la conscience au Prana.

En te lisant : << Avec ces médicaments... Je crois que ma méditation n'est pas la même.>> J'aimerais que tu définisses ce que cela veut dire "Je crois que ma méditation n'est pas la même" afin de pouvoir répondre plus précisément. En quoi ta méditation n'est pas la même ?

Lorsqu'on médite pour éveiller sa conscience, le fait de manger ou de ne pas manger, de prendre certains médicaments ou pas, n'a que peu d'influence sur la pratique quotidienne de la méditation. Mais je pourrais te répondre plus précisément si tu précises également de quelle manière tu crois que ta méditation n'est pas la même.

A bientôt
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Lorsque le Coeur s'ouvre à la Compassion,
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