La première noble Vérité du Bouddha

[Lot]

Chers Amis du forum D&C,

Dépouillement, renoncement, don de soi, compassion… Comment faire pour que ces beaux mots traduisibles dans toutes les langues du monde, soient le prélude de notre illumination intérieure?

D’abord, que peut-on faire vraiment ? Est-il possible de faire quelque chose ? Mais y a-t-il quelque chose que nous puissions ou devions faire ? Si oui, avons-nous une marge de manœuvre suffisante pour offrir le renoncement de notre personne ? En quoi consisterait pratiquement ce renoncement ?
Toutes ces questions sont légitimes et traduisent nos inquiétudes de type spirituelles.

De but en blanc, nous disons que le renoncement est vital pour déplacer notre centre de gravité de la fausse personnalité dans l’essence, notre parcelle de divinité qui dort au centre du mental.
Le renoncement est réellement quelque chose de très difficile à définir tant notre intellect interprète selon son conditionnement.

Il est utile de rappeler que l’ego ne peut renoncer à lui-même.
L’ego peut renoncer à fumer, à se lever tard, à ne plus regarder la télévision, à mille choses de la vie quotidienne, mais l’ego ne peut renoncer à lui-même.
C’est en ce sens que certains ont dit que nous sommes coincés, que nous ne pouvons rien faire, car en vérité l’ego ne peut rien faire en relation avec son extinction radicale. Il peut convoiter le silence intérieur, l’éveil de la conscience, l’initiation, il peut même s’offrir le luxe de rêver à sa propre mort pour renaître dans un moi supérieur, mais jamais, non jamais l’ego ne voudrait être désintégré en poussière cosmique et disparaitre à jamais.

L’ego a besoin d’un passé, d’un présent et d’un futur.
L’ego est ce qui fait obstacle à la lumière de l’Etre.

Comprendre cela avec le cœur, sans théoriser, sans raisonner, nous amène à un total inespoir.
Cette absence d’espoir est l’expression du dénuement accompli, non d’un désespoir et encore moins d’une dépression psychologique.

Vous comprenez pourquoi, il est très délicat de parler de ces questions, le mental est toujours à l’affut pour nous livrer le fruit de ses interprétations.

L’inespoir est à rapprocher de la première des quatre nobles vérités énoncées par le Seigneur bouddha : La Vérité de la Souffrance.
La première Vérité n’est pas la Vérité de l’éveil, mais la Vérité que nous sommes des créatures en souffrance avec le moi psychologique vivant à l’intérieur de nous-même, la Vérité que ce moi est notre prison.

L’espoir des délires de grandeur de l’ego s’évanouit, se dissipe comme fumée chassée par le vent au contact de la découverte de notre niveau d’être.
La prise de conscience de notre niveau d’Etre provoque notre premier choc conscient.

L’auto-complaisance de l’ego éclate pour laisser place à un regard lucide sur nous-même.

Cette grande Vérité est essentielle pour pouvoir développer le cœur de compassion indispensable pour faire le lien avec le magistère du feu tantrique.
http://www.don-et-compassion.com/tantra ... rique.html

En vérité, nous sommes tristes de voir que si peu veulent emprunter le chemin du renoncement, ils pensent le faire, ils y pensent même avec la main sur le coeur…
Beaucoup souhaitent entrer sur le chemin de l’initiation sans avoir vécu l’expérience du renoncement, de la renonciation d’exister.

Sans cette renonciation à exister, la connexion avec l’ETRE est impossible, l’éveil est impossible, l’initiation est impossible.

Dans le renoncement, il n’y a plus de « salut » possible, il n’y a plus d’échappatoires, plus de combines avec le démon à mille têtes.

Nous avons suggéré dans un post que si nous nous sentions perdus, inaptes, troublés, etc. c’était parce que nous étions attachés à notre malheur.
L’ego est un prestidigitateur, il manipule la conscience des foules vers un objet pour un cacher un autre.
L’autre objet est le contraire de son affirmation présente.
Le malheur existe parce que l’ego projette une image contraire dans l’inconscient qui se nomme bonheur.
L’attachement au malheur est proportionnel à l’attachement au bonheur.

Dans le malheur, il existe la promesse d’un futur bonheur.
Dans notre inconscience nous rêvons à une future conscience.
Dans notre image fabriquée de toute pièce par l’ego du « perdu » nous rêvons à notre « salut ».

Nous aimons papillonner dans les livres pour nous projeter dans les rêves de salut des autres.

Solennellement, j’affirme que ce que nous appelons notre « salut » prochain n’est qu'un rêve, une projection de plus de l’ego pour maintenir notre conscience dans son sommeil si profond.
Si l’ego ne nous suggestionnait pas la promesse d’un salut, nous nous libèrerions instantanément de nos chaines.

L’ego rêve cette question du salut et met son espoir au lendemain.
L'ego vit dans l'espoir ou le désespoir d'un prochain salut.

Comprenez s’il vous plait, qu’il n’y a pas de salut authentique dans et pour l’ego.
Le salut ne peut être conçu par l’ego, c’est pourquoi - nous pouvons dire que de ce point de vue - nous sommes perdus, nous ne pouvons nous sauver.
L’image si belle de Dieu créée par l’ego, l’image des puissants Maîtres de la Loge Blanche, de Moïse, du Christ, de Mahomet, de Bouddha, de Samaël Aun Weor, ne peuvent nous sauver.

Voir en l’absence de toute identification psychologique que nous sommes véritablement perdus - et non selon la fantaisie de l'ego qui dans le désespoir attise un espoir de salut, une forme déguisée de continuité - voir qu’il n’y a pas de salut pour nous-même, est la première Vérité expérimentée par le Seigneur Bouddha.

Quelque chose qui n’existait pas surgit instantanément en nous, ce qui était impossible devient possible.
Il est complètement paradoxal pour l'intellect que le salut se découvre lorsque toute possibilité de salut disparait.

Le chemin du salut dans l'ETRE est accessible à l’instant même, dans le total abandon de l’ego.

Si rien ne se produit de réel dans notre conscience, c'est que nous sommes hypnotisés par l'ego, nous rêvons, fascinés par nos illusions mentales.

Théoriser sur ce chemin ne nous fera jamais y entrer !
Entrer sur le chemin ne signifie pas pour autant être sauvé, ce n’est simplement que le début du chemin.

Tout enseignement spirituel qui n’apporte pas les 3 clefs de la révolution de la conscience n’est d’aucune utilité pour l’éveil de la conscience.
http://www.don-et-compassion.com/revolu ... ience.html
Pourquoi papillonner de livres en livres, de théories en théories, d’opinions en opinions ?

Nous le répétons avec le Bouddha Maitreya, qu’il est aujourd’hui très dangereux de suivre qui que se soit - et en premier lieu nous-même !!
Le nous-même est ce qui nous empêche de voir la lumière de l’ETRE.

La seule issue qu'il nous reste est mourir à ce moi qui nous rend si ignorant.

Comment mourir à nous-même en voulant en même temps rester si vivant?
Nous respectons toutes les écoles et tout le monde a le droit de s’exprimer, mais notre mission est de parler sans détours afin que ceux qui le doivent se reconnaissent.

Que la Lumière brille dans tous les cœurs,
Votre Ami
L.

[Fudô-Myôô]

Salutations essences immortelles,

Dernièrement, un de mes amis ne comprenait pas pourquoi personne ne réagissait à toutes les calamités qui s’accumulent sur notre planète, et que tout le monde continuait à vivre comme si de rien était, comme si le monde tournait rond…
Il y a là une erreur psychologique fondamentale que notre ami n’avait pas captée.
Dans notre fantaisie, nous confondons réaction et renonciation.
Ainsi que Lot l’a rappelé, la vision réelle et non conditionnée de notre souffrance est la première noble Vérité du Bouddha.
Une réaction est une expression de l’ego.
Le mental réagit toujours selon son propre conditionnement.
La réaction à un phénomène entraîne un état psychologique passager de satisfaction ou d’insatisfaction.
La réaction est la réponse de l’ego à tout phénomène extérieur et intérieur.
Une pensée réagit continuellement à une autre.
Par réaction, les foules se passionnent pour une cause et l’oublie aussi vite qu’elle était apparue.
Par réaction, nous pouvons aussi entamer une quête spirituelle.

La renonciation n’est pas une réaction, c’est une prise de conscience qui jaillit lorsque le mental se tait.
Il est véritable que notre salut ne peut venir qu’à partir de cette renonciation.
En premier, nous offrons en toute conscience, le Don de nous-même.
De ce moment naît dans notre cœur une profonde Compassion pour tout ce qui vit.
Sans cette Compassion, sans cette vision immense et réaliste qui embrasse tout l’univers, sans cet engagement total de travailler - dans la Félicité du cœur tranquille - avec toutes les créatures vivantes, nous ne pourrions en effet faire le lien avec le Sahaja Maithuna, avec le Grand Œuvre de l’Alchimie, avec l’Amour Tantrique.
http://www.don-et-compassion.com/messag ... uelle.html

Asseyez-vous comme le Bouddha et ne bougez plus tant que vous n’êtes pas illuminé !

Que tous les Êtres soient heureux.
F.M.

[PhilDag]

Précieux amis,

Je suis "bouddhiste" avec tout ce que cela implique comme limitation et opposition, mais j'assume...
Ce que vous avez écrit indique clairement une culture bouddhiste sous-jacente.
J'ai personnellement eu des entretiens avec des "Rimpoché" de haute réalisation spirituelle, qui tiennent un langage équivalent.
Mais ils ne le tiennent pas au grand public.
J'avoue avoir été surpris de trouver un commentaire de cette nature sur un site d'enseignement spirituel certes mais qui ne rentre pas à priori dans le giron d'une école bouddhiste.
Je voulais m'associer avec le contenu de votre message et vous témoigner de toute ma sympathie.
Dans ces temps de matérialisme spirituel, il est en effet rare de trouver des mots vibrants d'intensité et de sincérité.

Puisse votre action se développer pour le bien de tous les êtres

Philippe

[Lot]

Cher Ami,

Nos cœurs se réchauffent de vos encouragements,

La motivation authentique nous mène sur le Chemin de la Vérité.
Montrer le Chemin authentique ne fait pas précipiter les foules.

Que la présence de Votre Bouddha Intime vous illumine,

L.